- BOSTON (ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE)
- BOSTON (ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE)BOSTON ORCHESTRE SYMPHONIQUE DECette formation fut fondée en 1881 par un banquier mélomane, le major Henry Lee Higginson (1834-1919), qui versa chaque année 50 000 dollars pour en assurer le fonctionnement. Convaincu de la supériorité des musiciens allemands, il fit appel à des chefs d’origine austro-allemande: Georg Henschel (1881-1884), Wilhelm Gericke (1884-1889), Arthur Nikisch (1889-1893), Emil Pauer (1893-1898), Wilhelm Gericke (1898-1906), Karl Muck (1906-1908), Max Fiedler (1908-1912), Karl Muck (1912-1918). À l’entrée en guerre des États-Unis en 1917, ce dernier fit l’objet de violentes attaques en raison de son amitié avec Guillaume II et, malgré l’intervention de Higginson, il fut interné entre mars et novembre 1918 comme ressortissant d’une nation ennemie. Higginson démissionna et la direction de l’orchestre fut alors assurée par un comité artistique.L’effectif d’origine, soixante-cinq musiciens, s’est rapidement accru pour atteindre la centaine d’instrumentistes. Dès l’été de 1885, l’orchestre commence à donner les fameux concerts de musique légère, les Boston Pops, qui existent encore aujourd’hui. Le Boston Symphony Hall est inauguré le 15 octobre 1900 et l’orchestre enregistre en 1917 son premier disque, sous la direction de Karl Muck.Après la Première Guerre mondiale, l’orchestre est dirigé pendant près d’un demi-siècle par des chefs français ou russes: Henri Rabaud (1918-1919), Pierre Monteux (1919-1924), Serge Koussevitzky (1924-1949), Charles Münch (1949-1962). Koussevitzky en fait l’un des meilleurs orchestres américains. Aux musiciens européens qui le constituaient depuis l’origine se mêlent des instrumentistes américains. En 1935, l’orchestre participe pour la première fois au festival d’été de Berkshire et, dès la fondation par Koussevitzky du Berkshire Music Center en 1940, de nombreux solistes de l’orchestre y sont engagés comme professeurs. Koussevitzky ouvre très largement le répertoire de l’orchestre à la jeune musique américaine, créant des œuvres de William Schuman, Aaron Copland, Walter Piston, Roger Sessions ou Leonard Bernstein. Pour le cinquantième anniversaire de l’orchestre (1931), il commande et crée dix partitions dont la plupart sont devenues des œuvres majeures du répertoire: Symphonie no 3 de Roussel, Symphonie no 1 de Honegger, Symphonie no 4 de Prokofiev, Konzertmusik , op. 50 de Hindemith, Symphonie no 2 de Howard Hanson, Symphonie de psaumes de Stravinski, Symphonie concertante pour piano et orchestre de Florent Schmitt, Symphonie en «la» de Pierre-Octave Ferroud, Métamorphoses de Respighi, Ode d’Edward Hill. En d’autres occasions, il commande et crée des œuvres de Martin face="EU Caron" ヅ, Bartók (Concerto pour orchestre , 1943), Malipiero, Milhaud...Charles Münch poursuit cette politique avec des partitions de Dutilleux (Symphonie no 2 ), Barber, Villa-Lobos, Ibert. Avec Erich Leinsdorf (1962-1969) et William Steinberg (1969-1972), la tradition germanique de l’orchestre se ranime, mais c’est avec Seiji Ozawa qu’il prend sa véritable identité d’orchestre américain et réalise l’osmose indispensable entre ses différentes racines. Moins brillant que les orchestres de Cleveland ou de Chicago, il possède une palette sonore plus raffinée et plus diversifiée. Arthur Fiedler a dirigé les concerts du Boston Pops Orchestra entre 1929 et 1979. John Williams lui a succédé. Fidèle à sa tradition en la matière, l’orchestre continue à commander des œuvres nouvelles, notamment, pour son centenaire (1981), à Peter Maxwell Davies, Leonard Bernstein, Roger Sessions et Michael Tippett.
Encyclopédie Universelle. 2012.